Les premiers jours, nous recevons des instructions pour préparer des décors de Noël.
Il fallait assembler, notamment, des guirlandes de sapin artificiel et rassembler quantité de boules en nuances de rose, dans des caisses, en vue d'un décor de plafond à monter dans un hôtel de luxe. Je suis en binôme avec une jeune femme très sympathique qui se trouve être la gérante d'un refuge de haute-montagne et dont la personnalité m'interpelle. Ce sera d'ailleurs une des belles rencontres de ce séjour. Nous papotons gaiement tout en travaillant. Quelques jours après, nous devons aller installer un sapin dans un chalet à Val d'Isère.
C'est là que les ennuis commencent... Installer les sapins, comme on le fera tout le mois de décembre, s'avère être chaque fois une mission. Il nous faut d'abord trouver le bon chalet, et pour ça, les agences immobilières, qui nous demandent d'installer ces sapins pour leurs clients, ne sont guère précises. Pas de plan, pas de schéma, pas de repère sur une carte, à peine le nom du chalet concerné, des indications d'autant plus vagues que nous n'avons pas en tête la physionomie des rues.
Après avoir passé plus d'une heure à chercher le chalet, joindre l'agence, attendre qu'une gouvernante se déplace, nous entrons enfin. Il faut alors porter le sapin de 2 mètres (c'est lourd) à l'étage. Bien sûr, le chemin pour y accéder n'est pas un couloir tout droit, il faut faire attention dans les virages de ne rien abîmer, ni marquer les murs. Une fois dans le salon, nous devons bûcher (le caler dans une bûche) le sapin et l'installer au bon emplacement.
C'est le tout premier sapin de la saison qu'on installe, je n'ai pas encore d'expérience de ce genre, notre responsable nous a très rapidement briefées. Par la suite par exemple, nous bûcherons les sapins AVANT de partir en installation. Là, lorsque nous redressons le sapin, nous réalisons que la pointe est trop haute. Elle racle le plafond, laisse une trace, et je n'ai pas le sécateur sur moi (il est resté dans la voiture). Par ailleurs, à l'atelier, les sapins sont stockés dehors, dans la neige, et le peu de neige qui restait sur les branches commence maintenant à goutter, au sol. Je n'ai pas de bâche, évidemment... Pour finir, le sapin est naturellement penché. Nous le positionnons tant bien que mal pour que ça ne se voit pas trop...
Nous avons passé 2 heures sur cette installation que nous n'imaginions pas aussi longue (nous avons encore 1h30 de route pour revenir à l'atelier), et ma collègue s'impatiente de repartir. Il y a des épines de sapin partout sur notre passage, de l'entrée du chalet par les couloirs et l'ascenseur, jusqu'au salon. C'est vrai que nous sommes soulées de cette longue perte de temps juste pour trouver le chalet. Et devant tous ces imprévus (la pointe trop haute et la trace au plafond, la neige fondue qui goutte, le sapin qui n'est pas bien droit), je me sens un peu démunie.
Je pense qu'il faudrait tout nettoyer sur notre passage, mais ma collègue s'impatiente (elle voulait être rentrée pour une certaine heure et tout a pris plus de temps que prévu). « Elles (les filles de l'agence) pourront le faire elles-mêmes ! ». La jeune gouvernante qui nous accompagne acquiesce... On nettoie rapidement le salon, et nous partons.
2 jours plus tard à l'atelier, ma responsable reçoit la nouvelle : le sapin est tombé, devant les yeux d'une autre gouvernante venue présenter le chalet à des journalistes, laquelle s'est scandalisée que l'on n'ait pas nettoyé toutes traces de notre passage ...
Je suis tenue pour responsable...
Pour moi qui suis attachée à bien faire mon travail, mais dans ce cas n'ai pas l'impression d'en avoir eu les moyens, quel inconfort !
En photo, un des sapins que nous avons installé et décoré pour un autre chalet, plus tard.
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