Heureusement pour moi, juste avant de lancer mon Tour de France, j’ai eu la chance de travailler dans une très jolie boutique parisienne où la patronne ne correspond en rien à ce schéma d’usine et de commerçant à l’ancienne que l’on me tendait comme modèle unique. Aussi bien par sa personnalité (plutôt timide, pas très bavarde, ne travaillant pas comme un robot, ne cherchant pas la rapidité avant tout ….) que par le décoration de sa boutique et le choix de ses produits.
L'agencement de sa boutique, composée de meubles et d'objets chinés, était d'une telle poésie que la plupart des personnes y entrant (moi y compris) avait un véritable coup de cœur.
Pour les fleurs, elle privilégiait les fleurettes et petites fleurs, et aimait aussi choisir quelques plantes d'extérieur un peu atypiques. Pas uniquement - voire des fois même peu - de choix basiques, à part quelques incontournables comme les rosiers.
C'est là que j'ai travaillé des feuillages non traditionnels, comme les feuilles de cassis au vert acidulé, la bruyère en fleurs, ou du si beau mimosa aux teintes bleutées et mentholées.
Pourquoi ça a été une chance ? Parce qu'en faisant mon Tour de France, confrontée aux situations inconfortables que j'ai racontées, j'avais heureusement en tête qu'il était possible d'être fleuriste autrement, qu'il n'y avait pas qu'un seul modèle, collé au savoir-faire traditionnel, et qu'enfin, il y a bien mille et une manière d'être fleuriste.
Mais attention, ici, cette boutique fonctionnait parce que nous étions à Paris, dans un arrondissement périphérique. Le style de la boutique rejoignait le besoin de nature de l'Est parisien. Or l'expérience de mon Tour de France m'a montré que ce style était plutôt celui des grandes villes. À la campagne, c'est le style traditionnel qui l'emporte ...
En photo : le présentoir de fleurs et l'étalage extérieur de cette boutique, ainsi que des compositions que j'avais adorées, réalisées par ma patronne pour décor de buffet à la Sorbonne.
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