Une dernière anecdote sur les situations à la fois cocasses et très inconfortables auxquelles j'ai été confrontée pendant mes premières années. À Bourges, la jeune patronne pour qui je travaillais était très sympathique lorsqu'elle était détendue, mais par ailleurs très souvent stressée.
Elle me demande un jour d'aller livrer deux "compos" (les fleuristes disent "compos" pour compositions) à un particulier.
Nous étions en fin d'année, elle avait fait de grandes compositions mêlant jacinthes en bulbe, branchages, boules, paillettes et autres accessoires de Noël. Ces compositions étaient dans de grands contenants en céramique, assez hauts et profonds, remplis de terre.
Comme à son habitude, ma patronne me presse. La voiture de livraison n'est pas garée juste à côté, et il faut faire une petite marche avant d'y arriver.
Je commence à prendre une seule des compos, mais ma patronne me fourre l'autre dans les bras, arguant que je peux bien prendre les deux en même temps. Je ne suis pas vraiment d'accord, mais j'encaisse.
Grosse erreur ! Les compos sont lourdes, hautes et volumineuses, et le temps d'arriver à la voiture, je n'arrive plus à les tenir. Et je ne peux pas ouvrir la voiture ni ouvrir les battants arrière en les maintenant dans les bras. Par chance, il y a un espèce de coffre urbain sur le trottoir, contre le mur d'une maison voisine. J'en pose donc une dessus, et j'installe l'autre dans la voiture.
À ce moment-là, précisément, surgit un gros coup de vent.
Je vois la composition, celle posée sur le coffre, basculer, chuter et plonger (il n'y a pas d'autre mot, puisqu'elle est tombée la "tête" vers le bas), sur le trottoir.
Je vous laisse imaginer mon dépit. Ainsi que l'agacement de ma patronne lorsque j'ai dû retourner à la boutique rafistoler la composition...
En même temps, si elle m'avait laissé m'organiser et prendre les compos l'une après l'autre, évidemment, tout cela ne serait pas arrivé !
En photo, des petites compos de Noël et des bouquets avec des structures en laine que nous avions fabriquées (dans du carton) dans la boutique traditionnelle où j'ai travaillé près de Mâcon. La grande feuille argentée, c'est du monstera teinté ! (les fleuristes bombent souvent les feuillage de peinture dorée, cuivrée ou argentée au moment des fêtes de fin d'année).
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